Nelly Guilbert

Durant plusieurs années, je m’épanouissais dans le métier d’ingénieure hygiène, sécurité et environnement en industrie. La protection de l’environnement et le bien-être des salariés était au coeur de mon métier. Cela nourrissait mon besoin de contribuer au bien-être des autres et de la planète.

Mais, le 9 mars 2015, mon mari, père de mon enfant, a perdu brutalement la vie lors d’un accident aérien. Du jour au lendemain, je me suis retrouvée veuve à 29 ans et jeune mère isolée avec bébé de 8 mois. A partir de ce moment-là, un long chemin de reconstruction et de résilience commença pour moi.

A l’annonce de cette nouvelle foudroyante, tout mon monde s’est écroulé et les étincelles présentes dans mes yeux se sont éteintes. J’ai senti un vide sidéral à l’intérieur de moi. La définition du mot « néant » a pris tout son sens et je ne pourrai vous l’expliquer avec des mots.

Ma tête était devenue un champ de bataille. Je sentais à l’intérieur de moi un conflit intense entre la partie de moi qui voulait mourir et celle qui voulais vivre. Je ne voyais plus la lumière et j’étais perdue dans ma propre vie.

Mes proches très affectés par cette perte eux aussi et par mon immense douleur, n’étaient pas en capacité d’accueillir toute ma souffrance, d’ailleurs, est-ce bien le rôle de nos proches ? Non je ne le pense pas. C’était ni écologique pour eux ni pour moi.

Alors, je me suis tournée vers des professionnels. C’était une première pour moi. Le pas a été difficile à faire, mais je n’avais plus le choix si je voulais arrêter de vivre comme un robot sans émotion et sans sens dans la vie.

Leur bienveillance, leur écoute, leur accueil inconditionnel et leur professionnalisme m’ont aidé à être résiliente, et de m’accepter telle que j’étais et accepter celle que je voulais devenir. Ils m’ont permis de retrouver cette lumière qui s’était éteinte dans mes yeux. Maintenant, je perçois le monde avec de nouvelles couleurs lumineuses et colorées.